Drame, 2016 (1h51) de Koldo Serra, Espagne.
En 1937, dans les bureaux locaux de l'Agence de presse républicaine, Teresa relit et corrige les articles rédigés par les journalistes étrangers avant qu'ils ne soient transmis aux rédactions du monde entier. Elle croise ainsi le chemin d'Henry, un reporter de guerre américain qui essaie de rendre compte des combats sévissant sur le front Nord. Leurs vues divergent sur la conduite à tenir mais il leur faudra se mettre d'accord rapidement car Vasyl, conseiller russe auprès du gouvernement républicain, veille à ce que personne ne déroge aux règles établies...
Tandis que le titre du film et son affiche (une énorme bombe de papier journal sur fond rouge sang) évoquent un film de guerre, la jaquette du DVD suggère plutôt une romance. Pour vous éviter toute désillusion, je dois donc vous prévenir : Gernika n'est pas un film de guerre mais bien une histoire d'amour qui a pour toile de fond le tragique bombardement de Guernica. Cela dit, le film de Serra ne manque pas d'attrait.
Le contexte historique est amené par un texte d'introduction pertinent. La reconstitution est très soignée. Les scènes de combat sont rares mais efficaces et les vingt dernières minutes, celles consacrées à la destruction de la ville par les avions de la Légion Condor, sont impressionnantes. Mais, de mon point de vue, le principal atout de ce film n'est pas là.
Il est de montrer le rôle des bureaux de presse dans la défense des intérêts du camp qu'ils représentent (car bien sûr la propagande sévit dans les 2 camps !), de quelle manière le contrôle de l'information s'exerce en temps de guerre, et en quoi il constitue un outil puissant.
A cet égard, il est bon de rappeler que la guerre civile d'Espagne est aussi -et c'est une première dans l'Histoire du monde- une guerre de l'image. L'Espagne de 36-39 a vu nombre de journalistes et photographes de talent (et de convictions) parcourir son territoire et monter au front pour couvrir le conflit, témoigner et rendre compte, et que certains y ont laissés leur vie. Gernika leur rend hommage.
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