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Espagne |
Hors d'Espagne |
17 et 18 juillet 1936 |
C'est le coup d'État militaire. Un groupe de généraux se soulève contre le gouvernement avec l'objectif affiché de restaurer l'autorité de l'État. Le Mouvement est lancé le 17 au Maroc espagnol. Le 18, les chefs d'état-major et la plupart des officiers de garnison prennent le parti de l'insurrection et la rébellion s'étend à toute l'Espagne. La riposte ouvrière s'organise. C'est le début de la guerre civile.
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19 juillet 1936 |
Le gouvernement dissout l'armée, arme le peuple et demande l'aide de la France. |
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20 juillet 1936 |
Le soulèvement échoue à Barcelone et Madrid. Le même jour, le chef de l'insurrection militaire décède accidentellement. Plutôt que de lui désigner un successeur, le Mouvement se dote le 23 juillet, d'une "Junta de Defensa Nacional" composée de gradés. Franco n'en fait pas partie. |
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25 juillet 1936 |
La Junte nomme Franco Général en chef de l’armée du Maroc et du Sud de l’Espagne. Pour autant, et bien qu'ayant rallié tardivement la conspiration, Franco agît comme un chef de premier plan. |
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Fin juillet |
Pour marquer le fait que ceux qui les combattent sont des ennemis de l'Espagne, les insurgés se désignent eux-même "los nacionales" ; terme que la presse étrangère traduit par "nationalistes". |
3 août 1936 |
Franco, qui entre-temps a noué des relations avec Allemagne et l'Italie, et vient de faire franchir le détroit de Gibraltar à ses unités d'Afrique, est admis dans la Junte. |
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7 août 1936 |
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Les Etats-Unis décident d'un embargo sur la fourniture d'armes à la République espagnole. |
8 août 1936 |
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Tous les pays européens signent le pacte de non-intervention : ils s'engagent à ne pas intervenir dans le conflit hispano-espagnol, que ce soit directement par l'envoi de troupes, ou indirectement en fournissant des armes ou des matériels. L'URSS et les États-Unis s'alignent. Le pacte entre en vigueur immédiatement. La France ferme sa frontière avec l'Espagne. |
9 août 1936 |
Au lendemain de la signature du pacte de non-intervention, Hitler, Mussolini et Salazer violent l'accord, le gouvernement Républicain tient alors plus des 2/3 du pays alors que les zones occupées par les militaires insurgés se trouvent enclavées aux deux extrémités du pays. |
15 août 1936 |
Franco, se comportant de plus en plus comme le chef en titre, fait hisser à Séville où il a installé son quartier-général, le drapeau bicolore sang et or, le vieux drapeau de la monarchie proscrit par la République. |
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26 août 1936 |
Franco transfère son quartier-général à Cáceres, en Estremadure, où il met sur pied un embryon de gouvernement constitué de ses plus proches partisans. |
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Eté 1936 |
Les forces rebelles lancent une de leurs premières grandes offensives, la campagne du Guipuscoa (région de San Sebastián), dont l'objectif est de couper les communications et les relations entre les provinces républicaines du Nord et la France. Les mouvements des troupes nationalistes s'accompagnent du 1er exode de civils, depuis le Guipuscoa vers les ports français. |
Fin août 1936 |
La position des deux camps s'est inversée : la zone républicaine ne s'étend plus que sur la moitié du pays et la jonction des troupes rebelles, que l'on appelle déjà "les colonnes de la mort", a coupé le territoire républicain en deux. |
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12 et 14 sept 1936 |
La Junte, réunie à Burgos, discute d'un projet de décret prévoyant sa dissolution et la mise en place d'un commandement politique et militaire unifié qui serait confié, pendant toute la durée de la guerre, à un Généralissime exerçant son autorité sur toutes les activités, quelles soient politiques, économiques, sociales ou culturelles. |
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21 septembre 1936 |
La Junte désigne Franco Généralissime mais décide de garder la décision secrète jusqu’à l'annonce officielle par voie de décret. Le même jour, Franco, retardant la marche sur Madrid, décide de dévier ses troupes vers Tolède pour aller délivrer les militaires rebelles retranchés dans l'alcazar depuis 70 jours. |
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27 et 28 sept 1936 |
Arrivée à Tolède le 27, l'armée d'Afrique se rend maître de la ville le 28. Le même jour, la Junte accorde officiellement tous les pouvoirs à son Généralissime en le nommant Franco chef de gouvernement de l’État espagnol. La restriction « aussi longtemps que durera la guerre » a disparu du texte définitif.
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1er octobre 1936 |
L’investiture de Franco comme chef d’État est célébrée en présence de représentants de l’Allemagne, de l’Italie et du Portugal. Franco demeurera Chef de l'État espagnol de ce jour jusqu'à son décès le 20 novembre 1975. |
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6 octobre 1936 |
Bien que lui aussi signataire du pacte de non-intervention, Staline décide d'engager l'URSS et de soutenir l'État républicain. Les livraisons de matériels soviétiques débutent dès la mi-octobre. |
10 octobre 1936 |
L'armée de l'Espagne républicaine reprend corps sous le nom de l'Armée populaire de la République ; les autorités s'appuyant sur les cadres fidèles à l'ancienne armée auxquels elles adjoignent les hommes des milices. Dans la foulée, la République instaure par décret un commandement unique de toutes les milices des différentes organisations ouvrières.
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22 octobre 1936 |
Un décret du gouvernement espagnol officialise la création des Brigades internationales. Le bureau de recrutement, basé à Paris, est actif depuis le 18 septembre. Les combattants volontaires, recrutés dans une cinquantaine de pays, sont acheminés, formés et commandés par l'Internationale Communiste et le Parti Communiste français.
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8-24 nov 1936 |
Le coup d'État du 18 juillet a échoué à Madrid. Depuis, la capitale est tenue par des troupes essentiellement constituées de miliciens des partis de gauche et des syndicats. Après Tolède, Franco a décidé d'y concentrer ses forces, tandis que le Gouvernement républicain déménage à Valence le 6 nov. Du 8 au 24 s'engagent les attaques et contre-attaques que l'on désigne sous le nom de siège de Madrid. L'arrivée des XIème et XIIème Brigades internationales empêche la chute de Madrid. La ligne de front se fige autour de la Capitale.
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4 janvier 1937 |
Bombardement de Bilbao. Les autorités locales décident de l'évacuation des enfants vers l'Étranger. Après plusieurs semaines de tractation, un premier voyage est organisé, fin mars, vers l'Ile d'Oléron. Puis d'autres départs ont lieu vers la France, mais aussi vers le Mexique, la Suisse, le Danemark, l'Angleterre, la Russie aussi, pour trois mois dit-on. Pour en savoir plus sur les évacuations d'enfants, cliquez ici |
20 janvier 1937 |
Le Comité de non-intervention décide de contrôler les volontaires étrangers. |
6-28 février 1937 |
Bataille de Jarama : échec de l'offensive nationaliste à l'Est de Madrid. |
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8 février 1937 |
Chute de Malaga. |
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8-18 mars 1937 |
Bataille de Guadalajara : échec de l'offensive menées par les forces italiennes et nationalistes. |
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23 mars 1937 |
La bataille de Madrid s'achève ; la ville reste républicaine. Les franquistes vont concentrer leur attention sur la zone nord où le front s'est fixé en septembre 36 entre le Guipuzcoa et la Bizcaye. L'offensive qui vise à finir de conquérir ce qu'il reste de la Cantabrique, débute le 31 mars avec le bombardement de Durango. |
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26 avril 1937 |
Bombardement de Guernica par l'aviation allemande et italienne. Convaincues que la terreur annoncée par les nationalistes est en passe de décimer la population, les autorités locales décident de l'évacuation à grande échelle de la population civile. L'évacuation est ouverte aux personnes âgées, aux femmes et aux mineurs de moins de quinze ans.
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Début mai 1937 |
2ème exode. Les civils commencent à évacuer le Pays Basque à bord de divers bateaux qui naviguent sous pavillon républicain espagnol, britannique ou français et prennent la direction des ports de Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Saint-Nazaire ... les ports de Saint-Jean de Luz et Bayonne étant réservés aux urgences. Dans le même temps, la France encadre sa politique d'accueil par une instruction générale qui organise la dispersion des arrivants sur une grande partie du territoire national. |
2-8 mai 1937 |
En Catalogne, surtout à Barcelone, de très violents combats opposent d'une part les anarchistes et des groupes marxistes, qui veulent voir triompher la révolution sociale, à d'autre part, tous ceux qui, sous bannière républicaine, veulent l'empêcher, ou bien la remettre à plus tard à l'instar des communistes, alors représentés dans le gouvernement de la République. Le camp républicain ne se remettra jamais des séquelles de ces Journées de mai. |
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Juin 1937 |
Le 11, Franco lance la phase ultime de la campagne du Nord qui s'achèvera en octobre de la même année. Tandis que les évacuations de civils se poursuivent par la voie maritime, les régions tombent successivement aux mains des franquistes : la prise de Bilbao, le 19 juin, provoque la perte du Guipuzcoa, celle de Santander, le 1er septembre, la perte de la Cantabrie, et enfin la prise de Gijón, le 21 octobre, celle des Asturies. |
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5-26 juillet 1937 |
Bataille de Brunete |
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Fin septembre 1937 |
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Le gouvernement français, considérant le coût élevé des dépenses de toute nature occasionnées par le séjour des réfugiés, décide le démantèlement des centres d'accueil. Le 29 sept, le Ministre de l'intérieur ordonne aux Préfets, d'organiser sous 15 jours le rapatriement obligatoire de tous les réfugiés espagnols, malades exceptés, hébergés dans leurs départements. Les réfugiés ont le choix entre le Pays Basque ou la Catalogne. |
Octobre 1937 |
Des réfugiés provenant de toutes les régions d'Espagne et refoulés de France arrivent en gare de Barcelone. Parmi eux, on compte environ 80 000 et 100 000 basques. Tous sont accueillis, pris en charge et répartis sur le territoire catalan. Fin octobre, le front Nord n'existe plus. Les Asturies et le Pays Basque passent sous contrôle nationaliste.
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mars 1938 |
Le gouvernement de Burgos modifie la règlementation applicable aux mariages qui instaurait, depuis 1932, le divorce et le mariage civil. En zone franquiste, les unions civiles sont désormais réputées nulles : les mères mariées civilement sont de fait déclarées filles-mères. |
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du 7 mars au 19 avril 1938 |
Les armées nationalistes lancent une nouvelle campagne : l'offensive d'Aragon. Grace à leur domination aérienne, ils reprennent Teruel, conquièrent l'Aragon, prennent Lerida puis Huesca avant de percer les défenses loyalistes jusqu'à la Méditerranée. Deux ans après le Pays Basque, la Catalogne se retrouve dans la même situation, c'est-à-dire isolée du reste de la zone républicaine. Après les campagnes du Guipuscoa puis du Nord, l'avancée des franquistes sur le Haut-Aragon provoque un 3ème exode. |
1er mai 1938 |
Proposition de paix en 13 points de Negrin, chef du gouvernement républicain. |
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11 juillet 1938 |
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En France. Adoption de la loi relative à la Nation en temps de guerre qui prévoit que les étrangers masculins bénéficiant du droit d'asile ont l'obligation de participer à la défense de la France. |
Juillet 1938 |
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La France ferme sa frontière. Officiellement, la frontière était fermée depuis le 08/08/36, suite à la signature du pacte de non-intervention, cependant elle était jusqu'alors demeurée perméable aux trafics qui alimentaient la République, en armes notamment. |
du 25 juil. au 16 nov. 1938 |
Les Républicains ont l'ambition de faire reculer l'armée de Franco. Bénéficiant de l'effet de surprise, leurs hommes franchissent l'Ebre en plusieurs points, mais rapidement les positions de figent et les assauts frontaux se succèdent, infligeant pendant plus de trois mois, de lourdes pertes dans les deux camps. Les troupes franquistes, supérieures en nombre et en moyens, finissent par emporter la Bataille de l'Ebre. |
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23 septembre 1938 |
Les Brigades internationales sont retirée du front : le Gouvernement de la République, qui espère toujours que les démocraties européennes vont s'unir et lui venir en aide, entend ainsi faire la démonstration qu'il n'est pas l'instrument de Moscou. |
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30 septembre 1938 |
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En l'absence du président tchécoslovaque, la France et Royaume-Uni rencontrent l'Allemagne et l'Italie. Les 4 nations signent les Accords de Munich : la France et Royaume-Uni abandonnent à Hitler une partie du territoire tchécoslovaque en échange d'une vague promesse de paix. La politique d'apaisement est à son comble au grand dam du peuple espagnol qui craint d'en être la prochaine victime. |
12 novembre 1938 |
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La france adopte une loi permettant la prise de "mesures de surveillance étroite" et "l'internement administratif" de tous les "indésirables étrangers". |
15 novembre 1938 |
A Barcelone, dans une ville ravagée par les bombardements intensifs de l'aviation italienne , les Brigades internationales défilent ; c'est un défilé d'adieu. En dépit de cet affaiblissement, le Gouvernement républicain ne désarme pas. Il espère tenir encore un an, peut-être plus, le temps que s'engage cette guerre générale qui semble inévitable.
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23 décembre 1938 |
Franco décide d'en finir avec la Catalogne alors très affaiblie tant d'un point de vue militaire que économique et lance l'offensive de Catalogne. |
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15 janvier 1939 |
Les nationalistes prennent Tarragone. |
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26 janvier 1939 |
La chute de Barcelone marque le commencement du 4ème exode, celui que les Catalans appelleront la Retirada ; cet exode massif qui verra 1/2 million de personnes fuyant l'avancée des franquistes, prendre la route de l'exil et franchir les Pyrénées dans l'espoir de trouver refuge en France. |
28 janvier 1939 |
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La France ouvre sa frontière aux civils. Dans la foulée, les autorités ouvrent des centres de rassemblement, d'accueil ou d'hébergement dans les départements frontaliers. C'est insuffisant, très vite, de nouveaux camps sont implantés dans l'Aude, l'Hérault et au-delà. Gardes-mobiles, fantassins, dragons et tirailleurs sénégalais sont affectés à la surveillance des réfugiés soumis à l'internement administratif. |
4 janvier 1939 |
Les nationalistes prennent Gérone. |
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5 février 1939 |
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Le 5, la France ouvre sa frontière aux combattants. Les jours suivants, ils sont répartis dans les camps selon leur profil. Au fil des mois et des années qui suivront les camps de toile improvisés sur les plages du Midi seront remplacés par de véritables cités concentrationnaires, anti-chambre des camps nazi. |
8 février 1939 |
Suite à une médiation anglaise, Minorque se rend aux forces nationalistes. |
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13 février 1939 |
Deux jours avant la chute de la Catalogne, Franco fait adopter la Loi sur les Responsabilités politiques qui permet de juger et de condamner, de manière rétroactive, tous ceux qui ont contribué au soulèvement de 1934 ou à la formation du Front populaire, ou se sont opposés de manière active au Mouvement national. Complété en 1942, le texte va demeurer en vigueur jusqu’au 10/11/1966. |
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25 février 1939 |
A Burgos, siège du gouvernement nationaliste, la France et l'Espagne signent les accords Bérard-Jordana, qui fixent les principes des relations "de bon voisinage" entre les deux États. Quelques jours plus tard, Philippe Pétain est nommé ambassadeur à Burgos. |
27 février 1939
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Depuis des années, Franco restait flou, prônant le retour à l'ordre sans préciser la forme du régime à venir. A l'approche de la victoire, les mesures du Gouvernement de Burgos ne laissent aucun doute : ce sera la dictature.
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Parce qu'elle accueille les opposants à Franco mais ne veut pas fâcher le très probable vainqueur de la guerre civile, ni ses puissants alliés, la France reconnait le 27 février 1939 le Gouvernement de Burgos. |
Début 1939
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En France, les dispositions de la loi du 11/07/38 sont adaptées aux réfugiés espagnols et étendues au temps de paix : les demandeurs d'asile ont obligation de participer à la défense de la Nation. |
Début 1939
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En France, des décrets sont pris permettant l'emploi des réfugiés espagnols dans les Compagnies de Travailleurs Étrangers (CTE). Ces compagnies dépendent de l'armée, les incorporés ont un statut militaire. De vastes opérations de recensement sont organisées dans les camps d'hommes, notamment à Montolieu puis à Septfonds. |
Mars 1939 |
La prise de Madrid et du Sud-est s'accompagne du 5ème et dernier exode : les populations se massent dans les ports de Valence, Alicante, Carthagène et Gandia, espérant être évacuées mais les gouvernements français et britanniques s'y refusent. Ceux qui parviennent à embarquer sur des cargos gagneront les côtes algériennes et tunisiennes. |
1er avril 1939
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Franco proclame la fin de la guerre civile. Au cours des jours précédents, les franquistes ont lancé leur offensive finale et Alicante, ultime ville républicaine, est tombée.
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