Les auteurs :
Francisco Martínez ROCA, dit Paco Roca, est un scénariste et dessinateur de bande-dessinée catalan connu et reconnu. Nous le retrouverons prochainement dans notre bédéthèque pour ses albums "le Phare" et "la Nueve". Pour écrire le scénario de "El abismo del olvido", il a travaillé avec le journaliste Rodrigo TERRASA. Cet album a reçu en 2023 le prix ACDCómic de la meilleure œuvre nationale.
La 4ème de couverture :
Paco Roca viaja a nuestro pasado con El abismo del olvido para recuperar junto al periodista Rodrigo Terrasa la historia real de Leoncio Badía -joven republicano obligado a trabajar de sepulturero-; de José Celda -fusilado y enterrado en una fosa común, ejemplo de las decenas de miles de españoles que fueron represaliados de forma salvaje por el régimen franquista-; y de Pepica Celda -hija de José, que tenía 8 años cuando mataron a su padre y, ya octogenaria, espera poder recuperar por fin sus restos para restaurar su dignitad-.
Un desgarrador laberinto que intenta desentrañar las miserias de un país obsesionado con despreciar su memoria.
Pourquoi j'ai aimé cet album ?
Comme souvent chez Astiberri Ediciones, l'album se fait remarquer par son format : avec ses 24 x 17 cm, impossible de ne pas le voir au milieu des bandes-dessinées rangées sur mes étagères.
Un œil un peu attentif remarquerait aussi, en parcourant les couvertures alignées, que le nom de Paco Roca revient beaucoup. Mais il n'y a rien d'étonnant à cela, tant la reconstruction de la mémoire historique, l'hommage et la transmission sont présentes dans l'œuvre de l'auteur valencien.
Avec El abismo del olvido, Paco Roca et Rodrigo Terrasa (qui a réalisé un remarquable travail de documentation) retournent dans le passé pour retrouver la véritable histoire de quelques-unes des victimes du franquisme après la fin de la guerre civile et de Leoncio Badía, fossoyeur à Paterna de 1940 à 1945.
Le récit débute au soir du 14 septembre 1940, soit plus de 500 jours après la fin de la guerre civile espagnole, alors que des militaires s’apprêtent à fusiller 15 hommes. La scène a lieu à proximité du cimetière de Paterna. Parmi les condamnés se trouve José Celda. A la nuit tombée, son corps, comme celui de tous ceux dont il a partagé le sort, est enseveli dans l'une des 180 fosses communes que cache le petit cimetière. Plus de 70 ans plus tard, à l'issue d'un très long périple bureaucratique, sa fille Pepica obtient l'autorisation de faire ouvrir la fosse : elle veut récupérer les restes de son père afin de leur donner une sépulture digne.
En plus de sauver de l'oubli l'histoire de la fosse n°126 du cimetière de Paterna, le scénario lève le voile sur le combat de Pepica Celda et, au travers de celui-ci, illustre de façon très sensible et intelligente l'urgente nécessité de traiter la question des fosses communes disséminées sur tout le territoire espagnol, ou au moins de toutes celles qui ont pu être localisées.
A Paterna, le désir vital des proches des fusillés de pouvoir dire au revoir à leurs morts, de les pleurer et de les honorer, de les enterrer le plus dignement possible a trouvé un écho en la personne du fossoyeur, Leoncio Badía, jeune républicain humaniste confronté à la douleur du deuil. La personnalité de cet homme irradie tout le récit. Son engagement et son action méritent largement l'hommage qui lui est rendu ici.
Roman graphique historique, magistral, déchirant, El abismo del olvido est aussi une très belle occasion d'en apprendre beaucoup sur le travail des archéologues. Une lecture en tout point nécessaire pour lutter contre le mémoricide.
Description : BD adulte. 1 volume (297 p.) en espagnol, édité par Astiberri Ediciones, 2023.
A ma connaissance, El abismo del olvido n'est pas encore disponible en français, mais cela ne saurait tarder...
Du même auteur : Le Jeu lugubre
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