Les auteurs :
Né à Bilbao, Javier De ISUSI est auteur et illustrateur. Son album Asylum a été publié pour la 1ère fois en 2015 dans le cadre de l'initiative "Mémoires partagées" : un regard sur le droit d'asile à partir des expériences de l'exil pendant le franquisme, coordonné par la Commission d'Aide aux Réfugiés en Euskadi (CEAR-Euskadi) en collaboration avec la Fondation Gernika Gogoratuz. Dès l'année suivante, Asylum était traduit et publié en français.
La 4ème de couverture : Pas de texte.
Pourquoi j'ai aimé cet album ?
L'éditeur a fait le choix d'un petit format, 17,2 par 24,6 cm, et de ne porter aucun texte en 4éme de couverture. Le titre n'évoque en rien l'exil espagnol. Quant à l'illustration, il faut l'avoir sous le nez pour voir distinctement ce que représente la tache noire qui figure en son centre. Si la bibliothécaire ne m'avait mis cette BD entre les mains, je serai passée complètement à côté... et c'eut été bien dommage !
Le personnage principal, Marina, est une petite mamie bougonne qui vit mal le fait que sa fille l'ait placée en maison de retraite. Mais un jour, se réjouissant de recevoir la visite de sa petite-fille, Marina s'ouvre et se confie... Elle vivait à Irun. Elle fêtait ses 15 ans en 1936, le jour du soulèvement militaire. Petit à petit, les vieux souvenirs refont surface, les bons comme les mauvais : l'exode basque, le retour en Espagne, la Retirada, les camps et la reémigration au Venezuela.
Le récit principal est ponctué d'autres portraits d'exilés : ceux de Aina la nigérienne, de Christopher l'ougandais, de Sanza la congolaise et de Imelda la mexicaine. Leurs parcours sont différents mais tout aussi douloureux.
Débordant largement du cadre de l'exode républicain, De ISUSI invite le lecteur à s'interroger sur l'exil, le pourquoi de ce grand saut dans le vide, ce que l'on perd à s'exiler et ce à quoi l'on aspire au travers de l'asile. Grace à un scénario intelligent, l'auteur parvient à contrebalancer les éléments tragiques, il cultive l'espoir et, en signant une œuvre engagée, suggère qu'au bout du chemin, la renaissance tient souvent à une simple rencontre.
En fin de compte, et bien qu'il propose une véritable réflexion sur l'exil et l'asile, l'album se lit très facilement.
Asylum, c'est donc vraiment bien !
En plus : les bénéfices de la vente de l'édition espagnole (chez Astiberri Ediciones) sont reversés à CEAR-Euskadi, une ONG qui lutte depuis plus de 25 ans pour les droits des réfugiés.
Description : BD adulte. 1 volume (96 p.) en français, édité par Rackham, 2016.
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