Les auteurs :
Maximilien LE ROY (scénario), Eddy VACCARO (dessin) et Anne-Claire THIBAUT-JOUVRAY (couleurs) sont à l'origine de cet album, une fiction historique, qui amène le lecteur du Paris des années 30 à la campagne aragonaise, suivre le parcours initiatique de Léo, jeune étudiant militant qui part s'engager en Espagne dans les rangs de la colonne Durruti.
La 4ème de couverture :
"L'histoire de la guerre civile en Espagne sera pénible à écrire. La cause était grande, la victoire possible. Les hommes furent quotidiennement admirables de courage et d’abnégation -même quand il leur arriva de manquer de capacité d'organisation. Il fallut, pour vaincre le peuple espagnol, outre l'effort désespéré des classes réactionnaires, l'intervention massive de deux grandes puissances totalitaires et la pression, tantôt sournoise, tantôt avouée, des gouvernements démocratiques, plus conservateurs en réalité que démocratiques. Il y fallut aussi, à l'intérieur, l'action dissolvante du parti stalinien qui, en poursuivant - sans considération de moyens - ses fins personnelles, c'est-à-dire celles de la politique d'une bureaucratie totalitaire russe extrêmement égoïste et , de plus, fort compromise, a joué par moments un rôle tout à fait funeste [...] Il est à souhaiter que ces aspects du drame espagnol soient connus. [...] Car l'Histoire continue."
Victor Serge
Pourquoi j'ai aimé cet album ?
Comment répondre à cette question alors qu'en fait je n'ai pas aimé España la vida ! Et ça me chagrine vraiment parce que j'avais très envie de vous en dire beaucoup de bien.
Mes premières impressions étaient franchement positives : une couverture soignée, un titre qui m'a plu tout de suite (en clin d’œil à la chanson Franco la muerte de Léo ferré) et puis quelle 4ème de couverture ! Tout un programme !
La lecture commençait bien. Je dirais même très bien avec une entrée en matière percutante : la mise en perspective d'une part du bombardement de Guernica (et l'horreur vécue par sa population) et d'autre part le tableau de Picasso exposé à Paris (et les commentaires pro-Franco de la mère de Léo, le personnage principal).
On comprend vite que le jeune Léo n'est pas à l'aise dans la confortable maison bourgeoise de ses parents, pas plus que sur les bancs de l'université ou avec sa petite amie d'ailleurs, et que ce qui lui importe c'est d'arriver à mettre ses actes en accord avec ses convictions.
Mais le scénario s'essouffle et on s'ennuie... jusqu'à la page 42, quand Léo arrive en Aragon en novembre 1937 pour défendre le peuple espagnol contre les militaires putschistes.
Encore après, tandis que Léo fait l'expérience de la guerre et de la désillusion, on se surprend à se demander quand est-ce qu'il va être question des "aspects du drame espagnols" évoqués dans la 4ème de couverture.
Au final, malgré tout le cœur que les auteurs ont visiblement mis à l'ouvrage, le contenu de l'album ne parvient pas à se hisser à la hauteur de ses ambitions. C'est très dommage. Peut-être aurait-il mieux valu ne pas les afficher...
Enfin bon, quoi qu'il en soit, je terminerai cette page sur un point très positif :
Ne sachant rien d'un Victor Serge, je me suis demandée s'il s'agissait d'un personnage historique ou issu de l'imagination des auteurs. Après vérifications, il s'avère que Victor Serge, de son vrai nom Viktor Lvovitch Kibaltchitch, était un penseur et écrivain (de talent visiblement ! ) anarchiste puis révolutionnaire qui a passé sa vie et consacré son œuvre à défendre la liberté et dénoncer les dérives des sociétés du XXème siècle.
Décidément, on en apprend tous les jours !
Description : BD adulte. 1 volume (120 p.) en français, édité par Casterman, 2013.
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