Les auteurs :
En 2011, le scénariste Mikel BEGOÑA et l'illustrateur IÑAKET, tous deux originaires de Bilbao, livraient leur première collaboration sous le titre Tristísima ceniza. La même année, leur roman graphique était traduit et publié en france.
La 4ème de couverture :
Paris, 1936. Robert Capa et Gerda Taro forment un
couple de photoreporters en vue. Lorsque la guerre
civile éclate en Espagne, ils s'engagent auprès des
républicains avec pour seules armes leur Leica et
leur Rolleiflex. Tandis que Capa sera sacré « plus
grand photographe de guerre du monde », Gerda
trouvera la mort sur le front à Brunete, tuée par un
char républicain.
Entre Paris, Bilbao et Mexico, dans les méandres de
l'histoire, Tristes Cendres dresse le portrait d'un homme
et d'une époque troublés, marqués par la guerre de
l'image et la naissance d'un photojournalisme engagé.
TRADUIT DE L'ESPAGNOL PAR ISABELLE GUGNON
PRÉFACE DE FRANÇOISE DENOYELLE
Pourquoi j'ai aimé cet album ?
Je ne connais pas la version originale mais l'édition française de Tristes cendres est avant tout un bel objet. La couverture souple est douce au toucher. Plus grand qu'un roman, plus petit qu'une bande-dessinée, le format de 17 x 24 cm est très pratique pour qui, comme moi, lit au lit. L'illustration de couverture est magnifique de sens et de sobriété mais ce que je préfère dans tout ça, c'est quand même le titre, sublime, tiré d'un poème de José Agustín Goytisolo (Barcelone, 1928-1999).
La construction de l'ouvrage est somme toute assez classique :
- une préface : ici elle est signée de Françoise Denoyelle, historienne de la photographie et professeur des universités à Paris. En 3 pages, intitulées "entre mythe et réalité. Capa, grand reporter de guerre", elle dresse une rapide biographie de Robert Capa.
- une carte : "le mont Sollube et autres lieux clés de la guerre d'Espagne".
- un poème : "la poussière reste" de José Agustín Goytisolo d'où est tiré le titre de l'album.
- les planches de Tristes cendres organisées en 4 chapitres : Prologue, Premières cendres, Entracte, et Secondes cendres.
- et les notes : pour moi, ça a été une surprise car si, au cours de ma lecture, j'avais bien relevé ici et là la présence d'astériques, je n'avais pas compris qu'il s'agissait de renvois en note de fin (une trentaine tout de même !).
J'en viens à présent à l'essentiel, l'illustration et le récit, et je dois dire que je n'ai pas été convainue.
Je crois que c'est dû, en partie, au fait que je n'ai pas compris le choix des couleurs : noir et blanc, et bleu. Il n'y a pas vraiment de logique à ce bleu azur clair qui revient par touches sur la quasi totalité des vignettes. Parfois en couleur de fond, il vient ici coloriser une chemise, là un manteau ou une voiture,... Souvent, il enrichit le dessin (la fumée d'une cigarette, un jeu d'ombres sur un visage, des silhouettes de second plan, un tag sur un mur, ...). Mais, d'autres fois, le calque bleu ne correspond pas du tout au dessin ou le noie complètement. Bref, je n'ai pas accroché mais c'est affaire de goût.
Le scénario est basé sur la vie de Robert Capa. Il situe l'action de 1932 à 1940, soit grosso modo du moment où Endre Ernó Friedmann prend le nom de Robert Capa à celui où son travail de photographe de guerre obtient une reconnaissance mondiale. Mais c'est fouillis et je reste sur ma faim car j'aurais voulu en savoir davantage sur l'engagement de Capa au côté des réublicains espagnols.
Les auteurs se sont visiblement bien documenté, en attestent la préface de Françoise Denoyelle ainsi que les commentaires que j'ai pu lire sur divers sites. Plusieurs vignettes font clairement référence à des clichés de Capa. Par curiosité, je me suis amusée à comparer quelques dessins de la BD avec des photos de Capa publiées sur internet : le traitement des images dans Tristes cendres est vraiment très bien fait. Les connaisseurs apprécieront certainement le travail d'Iñaket.
En substance, j'aurais aimé aimer davantage ce roman graphique car j'admire profondément le travail des photographes et reporters de guerre, mais ça ne se commande pas.
Description : BD adulte. 1 volume (106 p.) pour la traduction française, édité par Editions Cambourakis, 2018.
Ajouter un commentaire