Les auteurs :
Entre autres créations, Jaime MARTÍN, illustrateur et auteur de bandes dessinées espagnol, a réalisé une trilogie de "la mémoire" directement inspirée de 3 générations de sa propre famille. Nous nous intéresserons ici au 1er opus, celui intitulé Jamais je n'aurai 20 ans, qui retrace la vie de ses grands-parents, Isabel et Jaime, pendant la guerre civile et la dictature franquiste, et laisserons de côté les 2 suivants (Les Guerres silencieuses qui se base sur les souvenirs de son père de la guerre d'Ifni et Nous aurons toujours 20 ans qui traite de la vie de Martín lui-même et de sa génération dans l'Espagne des années 1980).
La 4ème de couverture :
"Il faut semer la terreur. Il faut laisser une sensation
de domination en éliminant sans scrupules et sans
hésitation tous ceux qui ne pensent pas comme nous."
Emilio Mola, général putschiste - 19 juillet 1936.
Ils se rencontrent en 1936 dans le chaos autodestruc-
teur de la guerre d'Espagne : Isabel est couturière,
Jaime est artilleur dans l'armée républicaine.
Ils s'aiment. Ils combattent. Ils échappent à la mort.
Mais à la chute de la république, Isabel et Jaime sont
dans le camp des vaincus et il est parfois plus difficile
de survivre dans la paix que dans la guerre.
Après avoir cru en des lendemains qui chantent,
comment garder le silence sous une dictature ?
Jamais je n'aurai vingt ans est une histoire d'amour,
où le courage et la dignité le disputent à la tendresse
et à l'humour, à la joie et à la rage. Jamais je n'aurai
vingt ans est une histoire vraie, celle des grands-
parents de Jaime Martin. Pour son quatrième ouvrage
chez Aire Libre, l'auteur espagnol nous livre avec émotion
et pudeur le récit secret d'une famille au destin
intimement lié à celui de son pays, pour le meilleur
et pour le pire.
Pourquoi j'ai aimé cet album ?
Ce qui m'a frappée lorsque j'ai ouvert cet album, ce sont ses couleurs intenses et lumineuses. Généralement, les BD qui traitent des thèmes qui m'intéressent sont plutôt teintées de sépia, ou dans des tonalités froides de bleu, vert de gris et brun, ou encore en deux tons contrastés. Ici on a du jaune, de l'orange, du violet, du rouge, du bleu, du vert... Le dessin aux traits épais et les francs aplats de couleurs donnent à l'ensemble un petit côté enfantin. Je n'aime pas particulièrement mais on s'y fait vite. C'est simple et efficace.
Le scénario, vous l'avez compris, n'est pas sorti de l'imagination de son auteur, il s'agit de la reconstitution de la vie de ses grands-parents. Trois parties se dégagent. La 1ère est centrée sur la fuite d'Isabel, aux premiers jours du soulèvement, tandis que les nationaux se livrent dans les rues de Melilla à la chasse aux opposants ou supposés tels. La 2ème retrace le parcours de Jaime sur les différents fronts de l'Aragon. La 3ème qui s'ouvre en 1939 après la défaite, illustre la vie quotidienne des vaincus dans l'Espagne de Franco.
Evocation sensible de la guerre et de l'après-guerre au travers l'histoire familiale de son auteur, Jamais je n'aurai 20 ans est un bel album à portée des adolescents.
Description : BD 15 ans et +. 1 volume (120 p.) en français, édité par Dupuis, 2016.
Ajouter un commentaire