Plus je lisais et plus j'avançais vers l'évidence : personne n'avait écrit le livre que je cherchais !
Arrivée à cette conclusion, je ne sais pas ce qui m'a pris, mais, à ce moment-là, je me suis imaginée qu'il me serait facile de l'écrire moi-même. J'avais déjà le "quoi", le "quand", le "qui" et le "comment". Il ne restait donc plus qu'à ajouter le "pourquoi". Mais attention, pas question de raconter des conneries !
Dès le départ de cette dernière étape, j'ai mis un point d'honneur à ne pas commettre d'erreurs historiques, mais de rester fidèle aux faits avérés.
J'ai donc repris mes livres d'histoire et j'en ai acheté quelques autres. Je lisais beaucoup, énormément. J'avais déjà beaucoup appris de mes précédentes lectures, mais je voulais tout comprendre parfaitement pour être capable de bien expliquer les choses à mes enfants.
Je me suis énormément documentée. Ça a été, de très loin, la partie la plus difficile. A côté de ça, reconstituer le chemin de Mémé avait été du gâteau.
Le plus dur était de choisir quoi dire, quoi taire. Il me fallait choisir, parmi tous les évènements qui avaient secoué l'Espagne, ceux qui concourraient à expliquer que la guerre civile s'étaient achevée sur la Retirada, et, parmi tous les éléments de contexte de l'année 1939, ceux qui expliquaient que les réfugiés aient été accueillis en France dans des conditions si déplorables. Ni plus (je n'étais pas en train d'écrire un livre d'Histoire), ni moins (car il fallait que mon récit soit accessible à un lecteur de 15 ans).
Pendant tout ce temps, j'ajoutais à mon manuscrit des commentaires, des remarques, chaque fois que cela me paraissait nécessaire, en essayant d'aller à l'essentiel mais sans simplifier ni caricaturer, en essayant de rester neutre aussi, autant que possible.
Bref, un boulot de dingue qui m'a pris 4 ans. Entre-temps Mémé m'avait quittée.
Vint ensuite l'édition, mais ça, c'est une autre histoire !
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