La loi de mémoire démocratique adoptée le 5 octobre 2022 offre la possibilité aux descendants des Espagnols qui ont fui leur pays, de demander la nationalité espagnole.
Je ne saurais dire combien d’Espagnols ont-ils pris le chemin de l’exil entre 1936 et 1939, pendant les années de guerre civile, puis entre 1939 et 1975, durant la dictature franquiste.
Le mouvement de population le plus visible, la Retirada, a concerné environ 470 000 personnes. Mais, quand il s'agit de chiffrer un phénomène qui s'est déroulé sur 40 ans, les estimations deviennent vraiment imprécises : les historiens évaluent entre 1,5 million et 2 millions le nombre d'Espagnols ayant été contraints à l'exil.
En 2007, la loi de mémoire historique avait déjà ouvert la possibilité, jusqu’en 2011, aux exilés et à leurs enfants d’obtenir la nationalité espagnole.
Sur les 490 000 demandes déposées (majoritairement en Amérique latine), 376 000 avaient obtenu une réponse favorable.
On estime que 400 000 personnes seraient concernées par la reconnaissance de la nationalité prévue par la nouvelle loi.
Le droit d'opter pour la nationalité espagnole est ouvert aux « personnes nées en dehors de l’Espagne, de père ou mère, de grand-mère ou grand-père qui ont perdu ou ont dû renoncer à la nationalité espagnole, après avoir dû s’exiler pour des raisons politiques, idéologiques, religieuses ou en raison de leur orientation et identité sexuelle », ainsi qu'aux descendants des brigadistes internationaux, ces contingents de volontaires étrangers engagés aux côtés des républicains durant la guerre d’Espagne, à condition qu’ils attestent un « travail continu de diffusion de la mémoire de leurs descendants et de la défense de la démocratie en Espagne ».
Initialement, tous disposaient d'un délai de deux ans pour exercer leur droit. Mais, compte tenu du nombre très élevé des demandes déposées dans les bureaux consulaires, le gouvernement espagnol a décidé de prolonger ce délai d'un an.