Pour moi, les tirailleurs sénégalais étaient définitivement ces hommes "aux yeux jaunes" et "à la figure méchante" que me décrivait ma grand-mère quand elle parlait du camp de concentration d'Argelès-sur-Mer. Mémé les craignait bien plus que les gendarmes ! Certainement ma grand-mère ne devait pas être la seule réfugiée espagnole que la vue de ces combattants noirs plongeait dans le plus grand des effrois.
Il faut dire que les maures étaient passés par-là. Ces guerriers venus d'Afrique du Nord, que Franco utilisait comme force de choc de première ligne, étaient si féroces que, trois années durant, la population se sauvait en courant au seul cri "¡vienen los moros!" (les maures arrivent!).
Jamais il ne me serait venu à l'idée de donner aux geôliers de Mémé, le visage de Omar Sy !
C'est cela l'une des forces du cinéma : nous transformer en nous donnant à voir ce qu'est la vie de l'autre.
Tirailleurs : critique cinéma et bande-annonce
Un beso y hasta la próxima,
Carine D.
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