La justice espagnole enquête sur un crime franquiste

Julio Pacheco avait 19 ans en août 1975 lorsqu'il a été arrêté. Il était alors membre d'une organisation étudiante anti-franquiste. Les policiers l'ont amené à la Direction générale de la sécurité, place Puerta del sol, torturé pendant plusieurs jours, puis emprisonné en l'accusant de terrorisme.

Julio Pachero a aujourd'hui 67 ans. Vendredi dernier, il a été entendu par un juge. Cette convocation fait suite à une plainte qu'il a déposé en février dernier ; plainte déclarée recevable par la magistrate en charge de l'examen du dossier en raison de la "possible existence" de "crime contre l'humanité et tortures".

Vendredi, Julio a donc dit à la juge les tortures qu'il a subit il y a 48 ans et nommé ses tortionnaires.

Pour mémoire, la loi d'amnistie générale adoptée en 1977 (texte fondamental dans le processus de transition démocratique engagé après la mort du dictateur) qui a permis la libération des opposants à Franco, empêchait dans le même temps que ne soit poursuivis en justice les crimes et délits commis pendant la dictature par les autorités, les fonctionnaires et les agents de l'ordre public. Ce n'est que depuis octobre 2022 et le vote de la Loi de "mémoire démocratique" que l'impunité des crimes franquistes a été levée.

Cette audition est donc une grande première en Espagne, une première historique. A présent, l'instruction est en cours. La magistrate a déclaré son intention d'entendre les accusés et de consulter les archives nationales et les documents de la Police. A l'issue de ces investigations, elle pourra décider d'un classement sans suite ou d'un renvoi du dossier devant le tribunal.

Affaire à suivre donc...

Un saludo a todos.
Carine D.