Que j'étais enthousiaste à l'idée qu'un réalisateur se soit saisi du sujet ! Que j'étais enthousiaste à l'idée de revoir à l'écran Lola Dueñas, que l'on ne présente plus, et Ana Torrent (qui a joué, enfant, dans "l'Esprit de la ruche" de Víctor Erice puis dans "Cría Cuervos" de Carlos Saura ; deux films à retrouver dans notre Cinémathèque) !
J'étais prête, bien calée dans le fauteuil de la salle obscure, déterminée à ne rien rater de ce que la bande-annonce m'avait présenté comme un thriller haletant.
Je n'ai pas haleté longtemps ! La réalisation de Víctor Iriarte m'a vite calmée car je n'en ai aimé, ni compris d'ailleurs, ses longueurs.
Peut-être que j'en attendais trop ?
Peut-être que, tandis que dans tout le pays ont commencé les préparatifs des commémorations du 50ème anniversaire de la mort de Franco, la société espagnole n'est toujours pas prête à regarder en face les crimes du franquisme, a fortiori lorsque - comme dans le cas des bébés volés - le système organisé qui les perpétrait a survécu au régime ?
Peut-être est-il encore (ou à nouveau ?) risqué pour les artistes espagnols de dénoncer tout cela sans d'infinies circonvolutions ?
Anéantie par la séance, j'ai hésité à vous en parler. Mais, à la réflexion, je me suis dit que ce film pouvait trouver un public en France, parmi les amateurs de cinéma d'auteur.
Alors voilà : "Dos madres" est en salle. On ne pourra pas dire que je ne vous ai pas prévenus !
Hasta muy prontro.
Carine D.
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